99 francs

Le film psychédélique qui coûte moins de 100 francs...



Titre : 99 Francs
Réalisateur : Jan Kounen
Acteur : Jean Dujardin, Jocelyn Quivrin

Résumé :
Octave dirige le monde : il est concepteur-rédacteur et travaille pour la plus grosse agence de pub du monde : Ross & Witchcraft, surnommée "La Ross". Couvert d'argent, de filles et de cocaïne, il ne peut s’empêcher de douter de la condition humaine. Deux événements vont bouleverser le cours de la vie d'Octave. Son histoire d'amour avec Sophie, la plus belle employée de l'agence, et une réunion chez Madone pour vendre un film de pub à ce géant du produit laitier. Octave déjante alors et décide de se rebeller contre le système qui l'a créé, en sabotant sa plus grande campagne.


Avis personnel :
“Tout se vend, tout s’achète”, même le talent d’un artiste. En l’occurrence celui de Jan Kounen qui signe ici une adaptation hallucinogène du roman de Beigbeder. On aime ou on aime pas, voilà comment va se partager le public ayant visionné le film. Dans cette adaptation du livre de Beigbeder, on retrouve l’univers décalé et complètement déjanté de l’écrivain mais également la patte du réalisateur. Le film devrait ravir les puristes du livre quand aux autres, à vous de vous faire votre propre opinion.

Côté visuel, les effets spéciaux sont psychédéliques et à couper le souffle comme dans le dernier film de Jan Kounen, Blueberry. Comme son héros, nous voilà sous l’emprise de l’alcool et de la drogue et on plane entre multitudes de couleurs et de formes et la réalité devient un vrai cartoon. Jan Kounen va d’ailleurs forcer un peu le trait en alternant vrai publicité et fausses images colorées, à la limite de la surdose.



Côté scénario, on assiste à une avalanche de critiques acides contre la publicité et une société désenchantée actuelle. Chaque phrase prononcée par Octave est un vrai délice d’ironie et de satire et les coups font mouche à chaque fois. Ainsi, la mort tragique d’un hamster est montrée avec un tel détachement qu’elle est à mourir de rire. Bref, on rit vraiment à condition de ne pas trop réfléchir. On peut, en revanche, déplorer le surplus de scène de vomi, qui soulèvent les cœurs bien accrochés à plusieurs reprises. Néanmoins, pour apprécier ce film, il est conseillé de ne pas le prendre au premier degré mais plutôt de se laisser entraîner par le ton décalé de ses acteurs qui dénoncent l’argent facile et les faux semblants. Jean Dujardin est un saisissant double de Beigbeder (qui fait plusieurs apparitions) et Jocelyn Quivrin, un délirant directeur de création. Tous deux sont arrogants et déjantés pour notre plus grand plaisir.

Seul bémol : La fin (qui bénéficie d’une trouvaille intelligente qui en fera passer plus d’un pour un imbécile dans la salle) traîne un peu en longueur.
Au final, un film qui, ne serait-ce que pour les effets visuels mérite que l’on paye sa place de cinéma. Les acteurs et l’humour satirique devraient achever de vous convaincre. L’homme est corruptible, voilà la vraie morale du film, mais ça on le savait déjà !

2,75 /5